Etat de siège : des signaux contradictoires…

Front commun pour le Congo ou Union sacrée pour la Nation. Voilà deux concepts-clés en ce temps d’état de siège qui ont été préemptés et même frelatés  successivement par la kabilie et la fatshisphère. Pourtant, en cette période de mobilisation générale contre les ennemis visibles et invisibles dans l’Ituri et le Nord-Kivu, il n’y a rien de plus indiqué qu’un front commun ou une union sacrée de tous les patriotes. Des appels ont été lancés dans ce sens. Avec raison.

Ce qui se passe, se vit et sévit à l’Est de la RDC relevant, en effet, de l’existentiel. Et donc de l’essentiel opposé à l’accidentel. L’occurrence et la circonstance actuelles imposent un rassemblement républicain autour des  intérêts vitaux du pays.

Seulement  voilà ! Les acteurs politiques qui auraient dû être en première ligne pour aider à créer les conditions du (ou de la) nécessaire front commun et union sacrée tirent  à hue et à dia. Chacun privilégiant ses petits calculs politiciens au lieu de favoriser une dynamique unitaire sur la menace existentielle qui pèse sur le pays depuis près d’un quart de siècle. Et dont le drame en Ituri et au Nord- Kivu n’est que la partie visible de l’iceberg. Mieux, le cache-sexe d’une guerre aux racines et aux tentacules qui dépassent de loin les sinistres groupes armés. Lesquels, s’il faut emprunter au lexique médical, sont comparables aux maladies opportunistes dans le cas du SIDA ou à la métastase par rapport au cancer.

En particulier, le Pouvoir, qui aurait dû donner l’impulsion d’une vraie union sacrée version originale, semble se contenter de la pâle copie sortie des consultations présidentielles du Palais de la nation. Un des signaux forts aurait été en ce moment de voir le Président de la république consulter -au sens républicain du verbe – les forces politiques et sociales représentatives, en vue d’obtenir le consensus de la Nation sur l’état de siège en cours.

A titre d’illustration, une rencontre  du chef de l’Etat avec son prédécesseur tomberait à point nommé. D’une part,  Joseph Kabila détient de précieux enseignements et renseignements sur la situation à l’Est,  région qu’il connaît par ailleurs  militairement et charnellement. D’autre part, en sa qualité de parrain de fait de l’opposition parlementaire, l’initiateur du FCC est l’un des interlocuteurs privilégiés du Président de la république en cas de consultation républicaine.    

Rien de tel hélas! A la place, on assiste notamment plutôt au regain des coups  -en dessous de la ceinture ? – contre les derniers de Mohicans kabilistes en provinces dont les cas plus emblématiques se trouvent être le gouverneur -destitué de façon expéditive –  du Tanganyika et celui -reclus contre son gré- du Lualaba. Difficile dans ces conditions d’opposer un front commun ou une union sacrée aux fossoyeurs du Congo.

 Alors, misère de la politique ou politique de la misère ? Assurément les deux, car les passions, les égos, les comptes personnels  mal soldés,  les calculs politiciens et électoralistes à courte vue l’emportent sur les enjeux existentiels de la Nation. José NAWEJ

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