Question pour un champion sans le moindre prélèvement sur la cagnotte du vainqueur : qu’est-ce que le RAM ? Deux indices pour ne pas désorienter le Kinois conditionné par des sigles et autres acronymes qui abondent dans le microcosme politique et dans le champ religieux.
Il ne s’agit pas donc d’un sigle d’un énième parti ou regroupement politique dans un pays où les formations politiques poussent comme des champignons. Il n’est pas non plus question d’un acronyme d’une église de plus et même de trop dans cette ville tentaculaire aux vocations tout aussi tentaculaires. RAM est tout simplement un prélèvement parafiscal sur le front des appareils mobiles.
Les…mobiles avancés sur ce prélèvement ont beau être nobles -restreindre le marché des appareils contrefaits, prévenir les vols des » matos « , rien n’y fera. Pas sûr que le service après-vente de la mesure soit du goût du consommateur. Pas évident non plus que les éléments de langage portés par des artistes qui passent en boucle sur certaines télévisions fassent mouche.
Dans les oreilles de la majorité silencieuse désargentée, RAM sonne mal. Très mal même. Il ne sonne que comme une » taxe « . Une initiative d’autant plus mal venue que la tarification des sociétés de télécommunication a toujours été sujette à controverse et à…grogne larvée.
Un ennui financier de trop dans un contexte où le Congolais peine à nouer les deux bouts de la journée. Lui dont le pouvoir d’achat est proverbialement dérisoire voit un autre prélèvement lui tomber brusquement sur sa tête.
Une » taxe d’appauvrissement massif » au regard du taux de pénétration de la téléphonie cellulaire dans le pays. Si pour le fameux Go pass, seuls les Congolais en capacité de prendre l’avion – soit une minorité » y sont solubles, il en va autrement de RAM. Le mobile étant accessible au plus grand nombre.
L’on comprend, dès lors, l’ampleur de la clameur publique face à un prélèvement dont le congolais lambda pouvait utilement se passer. Un expert va jusqu’à s’interroger sur la légitimité de cette parafiscalité étant donné que l’Etat peut la prendre en charge en contrepartie des impôts, taxes et redevances que les Congolais paient déjà.
Enfin, face à ce dernier-né des sigles sur le sol hyper fertile de la RDC, l’opinion aurait aimé assister à la levée des boucliers de tout ce que le pays compte d’ONGS dites de défense des sans-grades et… sans-dents. Jusqu’ici, ces nombreuses voix des sans-voix se taisent dans toutes les langues. Silence radio. Allô ! C’est RAM à l’appareil.
José NAWEJ