Caroline Lokemba : « Notre chambre de commerce s’apprête à mettre en œuvre 52 projets économiques à travers la RDC »

A la tête de la Nouvelle Chambre de Commerce Nationale (NCCN), Mme Caroline Poncelet Lokemba a la lourde charge de fédérer et de former des femmes entrepreneures œuvrant en République démocratique du Congo et au sein de la diaspora congolaise. Loin d’être défaitiste, quoique confrontée aux difficultés de nombre d’opérateurs économiques à l’ère du confinement sur l’échiquier planétaire, la présidente de la NCCN a mis le curseur sur l’univers numérique pour briser les barrières géographiques et bénéficier de nouvelles opportunités en ligne.  »Forum des As » l’a rencontrée pour vous lors des webinaires qu’elle organise à travers une vaste plateforme numérique.

Mme Caroline Poncelet Lokemba, comment se porte la Chambre de commerce que vous  dirigez ?

La Nouvelle Chambre de Commerce Nationale fait présentement face à la crise sanitaire due à la pandémie de COVID-19. Pour nous, ces obstacles constituent  à la fois des défis à relever et des opportunités à saisir. Nous avons, dans l’entretemps, développé l’usage de l’outil numérique, en apportant à nos membres des formations sur l’entrepreneuriat digital, avec nos partenaires Diaspo Académie et Afrique Today des Etats Unis d’Amérique. Nos 26 directions provinciales ont mis en place des innovations économiques, grâce auxquelles nous espérons mieux faire face à la crise économique en cours…

Pouvez-vous être plus explicite ?

Tout récemment, nous avons organisé, en première session, le Congo Business Forum-Mir (CBF-MIR). Tenue le 5 avril dernier, cette conférence digitale a bénéficié du concours des participants intervenant à partir de plusieurs régions de la République démocratique du Congo et disséminés à travers l’Afrique, l’Europe, l’Asie et l’Amérique. Cette conférence digitale permet à la Diaspora congolaise de se mobiliser comme force économique, grâce aux centaines de millions de dollars qu’elle transfère au pays pour des raisons diverses… Nous voulons, à travers ces sessions, réaliser 52 projets économiques, à raison de deux pour chacune de 26 provinces de la RDC.

Concrètement, quelles sont les activités charnières que vous comptez organiser dans cette optique ?

Avec le CBF-MIR, nous avons mis en place un groupe de travail des investisseurs, des entrepreneurs du pays et de la diaspora congolaise pour l’autonomisation économique de la RDC. C’est dans cette optique que s’inscrivent les nombreuses activités que nous comptons organiser. C’est le cas de la Conférence économique des communes de Kinshasa, et du petit déjeuner dénommé  »Jeudi entreprise » autour des sujets de croissance des acteurs économiques…

De ces activités en vue, lesquelles d’entr’elles ont déjà un chronogramme précis ?

Nous sommes déjà dans la préparation de la troisième édition du Salon des femmes entrepreneures de la République démocratique du Congo. Dénommé  »ENTR’ELLES », ce salon est prévu du 30 au 31 juillet 2021 à Serena Hôtel Goma au Nord-Kivu. Nous comptons, à cet effet, faire de la ville de Goma, la capitale mondiale des femmes. Une manière pour nous d’apporter notre soutien et notre réconfort aux femmes de l’Est en particulier et, en général, à toutes les femmes de la RDC. Cette édition est placée sous le patronage du Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Son Excellence Carly Nzanzu, au lendemain de l’état de siège, fixé jusque-là pour un mois, à dater de ce jeudi 6 mai… Ce n’est pas tout. Nous projetons aussi organiser la première édition du First Annual USA-DRC TRADE SHOW en juin 2022 à Washington D.C., avec les partenariats stratégiques des Structures américaines et le soutien de notre gouvernement. Je ne pourrai oublier le Forum  »Diplomatie économique Suisse-RDC », fixé pour septembre 2022 à Genève.

Pouvez-vous éclairer l’opinion sur les axes du partenariat que votre chambre de commerce a scellé avec Leading Women of Africa de l’Afrique du sud ?

La Nouvelle Chambre de Commerce Nationale et Leading Women of Africa (LWA) sont partenaires pour le réseautage des femmes congolaises, africaines et du monde. LWA est, en fait, une plateforme pour piloter activement le processus de développement socio-économique en Afrique. Elle œuvre en partenariat avec les femmes et les parties prenantes pour faciliter la création de diverses entreprises appartenant à des femmes. Elle facilite, en outre, la création des liens commerciaux et des opportunités pour les femmes leaders d’Afrique. La NCCN-RDC et LWA se sont associés pour l’autonomisation économique des femmes de la RDC et de l’Afrique, grâce à de nombreuses opportunités à optimiser.

Nous avons appris que la NCCN a mis sur pied des programmes de formation à court terme pour renforcer les capacités des entrepreneures opérant en RDC, et bien ailleurs. Qu’en est-il réellement ?

Nous avons, en effet, des actions à court terme et à long terme avec LWA, axées sur le renforcement des capacités des femmes. De prime abord, nous aurons une première série des formations, prévue du 25 au 27 mai prochain, sous le haut patronage du Président de la république, son excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshimbombo. La NCCN bénéficiera de l’accompagnement de la conseillère spéciale du chef de l’Etat, en charge de la jeunesse et de la lutte contre les violences faites aux femmes, Mme Chantal Yelu Mulop. Notre chambre de commerce va également compter sur le concours du Gouvernement congolais, à travers la ministre du Genre, Mme Gisèle Ndaya. Nous envisageons, dans ce cadre, une soirée Fundrasing de la Société des femmes investisseurs congolaises, prévue pour le 29 mai 2021 à l’hôtel Memling de Kinshasa.

A quelles catégories de femmes ces formations vont-elles être élargies ?  

Les femmes politiques et aspirantes politiciennes qui cherchent à élargir leur sens de la gouvernance et leur réseau en vue de la fonction publique. Il y a, en outre, les femmes fonctionnaires de haut niveau en poste au niveau national, étatique ou local. Sont également concernés les cadres d’entreprise de niveau C, y compris les présidents et vice-présidents. Il en est de même des femmes aspirantes leaders qui s’intéressent au développement personnel, à l’avancement de la carrière et à l’épanouissement personnel… Bref, notre appel s’étend à toutes les femmes portant une ambition de leadership.

Sur quelle formatrice avez-vous jeté votre dévolu pour animer ces sessions de portée continentale ?

Ces formations seront dispensées par la fondatrice et présidente de Leading Women of Africa de l’Afrique du Sud, Mme Madelein Mkunu. Elle s’est investie dans les politiques de développement des femmes et dans le conseil en affaires sur le genre. Référence en la matière, Mme Madelein Mkunu a bâti tout un réseau crédible d’entrepreneurs, de dirigeants de premier plan et de décideurs du monde entier. Au nom des femmes de la RDC, je lui ai exprimé toute notre gratitude.

 Propos recueillis par Yves KALIKAT

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