Sous le haut patronage du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Best consulting a organisé pendant deux jours, les 13 et 14 avril au Roméo Golf à Kinshasa, la Table ronde sur le Digital. Objectif général, échanger sur les enjeux et les défis pour migrer vers l’économie numérique, les critères de priorisation des différents projets et des orientations de la planification de la mise en œuvre. Avec pour thème principal « La RDC à l’ère du numérique « , les participants étaient répartis en quatre ateliers pendant les travaux : Réglementation, gouvernance et cyber sécurité ; Maximisation des recettes et priorisation des actions ; Recherche des sources des financements ; Registre national.
L’une des recommandations phares, c’est la mise en place dans les tout prochains jours de la Coordination présidentielle du digital, conformément à la décision annoncée à la 53ème réunion du Conseil des ministres, le 16 octobre 2020. Les experts suggèrent aussi que tout ce qui peut être créé pour accompagner la transformation digitale soit placé sous l’autorité du Chef de l’Etat.
C’est devant le nouveau ministre du Numérique, Eberande Kolongele, que la restitution des travaux en ateliers a eu lieu. Pour nombre de ces experts, la création du nouveau ministère du numérique apparait clairement comme un signe, voire une indication de la priorité qui sera donnée aux projets qu’ils ont défendus durant cette Table ronde. S’agissant particulièrement des recommandations, ces spécialistes du digital ont voulu que ce soit des choses faciles à faire pour démarrer.
Didier KEBONGO
Les recommandations de la Table ronde sur le digital en RDC
Réglementation, gouvernance et cyber sécurité
Parmi les recommandations, il a été levé l’option que le Gouvernement puisse porter le projet du code numérique, les participants à l’unanimité ont souhaité que le pays soit doté du code numérique étant donné que la RDC doit migrer vers l’économie numérique.
Pour ce qui est de
la Cyber sécurité
Cinq recommandations prioritaires : la protection du système d’information et des infrastructures critiques ; la lutte contre la cybercriminalité, le renforcement du cadre juridique et réglementaire, la promotion de la conscience numérique ; le développement de la compétence et de la culture en cyber sécurité et la coordination nationale et coopération internationale.
Gouvernance
Mise en place de la Coordination présidentielle du digital. Pour les experts de ce panel, il est urgent que le texte fixant son organisation et son fonctionnement soit adopté, signé pour qu’il soit mis en œuvre.
La 2ème résolution : la création en urgence du cadre organique pour permettre au ministre de bien mener la politique dans le secteur du numérique.
Maximisation des recettes
Six recommandations ont été retenues, mais avec comme préalable l’existence d’une certaine réglementation et d’un registre national d’identification.
Informatisation tous azimuts afin de créer un support informatique pour l’extension du numérique.
Les experts demandent à considérer le thé vert comme une opportunité où on peut adopter une identification unique sur les caisses enregistreuses, puis avec ça la douane aussi où ils ont pensé que la création des algorithmes qui pouvaient tracer les exportations et les importations pouvaient les aider à prédire d’avance quels sont les niveaux d’impôt qu’un opérateur économique devrait être à mesure de payer.
Renforcer le programme d’éducation en numérique dans les écoles et universités.
Dans les assiettes et recettes fiscales, revoir le niveau d’impôt qui est attaché à la population et de le considérer en fonction de son pouvoir d’achat.
Mettre en place un livre de comptabilité centralisé.
Priorisation des actions
Les experts ont priorisé le Plan national du Numérique, écrit 2019 avec 68 projets. A ce jour il y a environ une vingtaine de projets qui sont amorcés. Dans le cadre de cet atelier, ils ont priorisé les 50 autres projets qui n’étaient pas encore amorcés. Dans le à rendre au Gouvernement, une priorisation de 4 à 5 projets sera à faire.
Selon les panelistes de ce groupe, tout a été déjà tracé en termes de stratégies. Tout a été élaboré. Ils sont à 30 lois de la fin du premier mandat du Chef de l’Etat. Les experts du numérique, les experts sont à la disposition pour apporter des résultats en décembre 2023.
Recherche des financements
Il est question des discussions dans le cadre de la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre des projets prioritaires. Dix recommandations dont une adressée au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi : créer rapidement la Coordination présidentielle du digital qui avait été annoncée à la 53ème réunion du Conseil du Gouvernement et de s’assurer que tout ce qui peut être créé pour accompagner la transformation digitale soit placé sous son autorité.
Au niveau du Gouvernement nous avons recommandé d’adopter le principe d’une coordination intersectorielle et interinstitutionnelle du financement du programme et des initiatives de développement numérique.
Adopter le principe de financement à objet non désigné des ressources de base aligné aux objectifs du Plan national du Numérique ou par prévisibilité à long terme des projets prioritaires de développement du numérique.
Adoption principe de l’évaluation du coût de la transition numérique, c’est-à-dire de l’ensemble des projets prioritaires;
L’élaboration et la validation d’une stratégie de mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre des projets prioritaires ;
Adopter le principe de la sécurisation du titre foncier et minier du promoteur de projet de transformation numérique au niveau national tout comme au niveau des collectivités territoriales pour permettre la levée des crédits bancaires au niveau national.
Disponibiliser des moyens pour l’élaboration des plans d’affaires des projets prioritaires avec des indices de rentabilité.
Mettre en œuvre les fonds d’accès universels prévus dans la loi sur les télécoms.
Adopter les stratégies du cadre de transformation vers la culture numérique et le cadre d’investissement qui a été proposé par l’Union internationale des télécommunications pour la mobilisation des moyens financiers pour la mise en œuvre des projets.
Adopter et imposer le cadre d’investissement proposé par l’UIT à l’administration pour la préparation des projets pour permettre la mutualisation des ressources.
Disponibiliser les moyens financiers pour la sensibilisation sur le plan national du numérique par toutes les parties prenantes qui sont appelées à s’en approprier.
Les participants ont pensé que le projet RAM a une incidence négative sur l’épanouissement de l’écosystème numérique et ils pensent qu’il va falloir arrêter ce projet-là.
Réformer le cadre légal pour améliorer la fiscalité.
Registre national
Les experts ont discuté du recensement scientifique, le recensement administratif et l’identification. Il y a beaucoup de confusion qui se fait souvent entre les trois, ils ont essayé de clarifier les choses et consigner une fois pour toute que le recensement scientifique a une portée différente du recensement administratif. Et que le recensement scientifique relève plus du ministère du Plan alors l’administratif et l’identification relèvent du ministère de l’Intérieur. Les trois activités étant importantes, ils ont insisté que les trois devaient se faire. Parce que le Plan et l’Intérieur ont besoin des informations pour bien fonctionner.
Les experts ont passé en revue les différentes étapes. Dans la partie recensement ils ont a parlé de la cartographie, des campagnes publicitaires qui devraient être faites pour encourager la population et la faire adhérer.
Après le recensement scientifique, un fichier serait transmis au ministère de l’Intérieur et servirait de base pour démarrer l’identification. Avant le démarrage de l’identification, il y a déjà des activités qui seront planifiées et devront être exécutées par le ministère de l’Intérieur.
Pour l’identification ils proposent que toute personne qui est sur le territoire congolais soit identifiée. Congolais, étrangers (en situation régulière ou pas).
Pour les gens qui ont 15 ans, projection 18 ans en 2023, ils demandent que l’identification soit en plus biométrique, c’est-à-dire avec les relevés des empreintes, éventuellement rétinienne, la taille, la photo.
Ils ont parlé aussi du registre national, discuté de sa structure, et adopté un numéro à 13 chiffres.
Registre national de la population
Il est question de l’architecture des systèmes qui devait être mise en place, l’interfaçage entre la base des données avec les administrations publiques notamment les communes urbaines et rurales aussi. Recommandation d’une collaboration technique entre le ministère du Plan via l’INS et celui de l’Intérieur.
La construction des data center à des endroits différents et au besoin utiliser les infrastructures existantes pour un gain de temps, avec un système de back up recovery ; le développement des applications pouvant collecter des données ; la transmission en mode connectée ou déconnectée vu le problème de connexion Internet à travers le territoire national ; la mise en place d’un système de sécurité ; Nous proposons aussi d’équiper les administrations communales du réseau informatique et le matériel informatique ; un système de gestion de problème lié aux applications matérielles, l’utilisation et tout ce qui s’en suit ; la mise en place d’un système de communication entre le personnel lié dans le projet (emails et d’autres moyens de communication), la documentation de tout le processus durant toutes les phases du projet ; la mise en place de e-administration qui permettra avec la carte d’identité sécurisée on puisse avoir accès aux différents documents ; un accent sur la cyber sécurité, voir comment on va sécuriser nos systèmes, nos données… et enfin la protection des données de la carte d’identité avec une carte puce qui sera sécurisée, suivie des applications qu’on mettra derrière pour pouvoir mettre les gens en confiance.
Identité nationale
C’est le plus gros projet digital actuellement en RDC. Il faut identifier et recenser près de 100 millions des Congolais. Quelle équipe mettre sur pied pour réussir cette opération d’envergure ? Les experts sont allés vers des recommandations d’éthique, de méritocratie, de compétence. Car c’est très sensible.