Paris – SM le Roi Mohammed VI a placé l’humain au-dessus de toute autre considération, le patrimoine humain étant « la plus grande richesse » du Maroc, a souligné, lundi, Samir Addahre, ambassadeur délégué-permanent du Royaume auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
« Aucun projet collectif ne saurait prospérer s’il ne fait pas sens pour chacun« , a déclaré le diplomate marocain, lors de la 211ème session du conseil exécutif de l’Unesco, tenue en visioconférence et qui a été dominée par la pandémie de Covid-19 et son impact notamment sur les missions de l’organisation onusienne.
Des enjeux majeurs comme celui de l’éducation ont conduit le Maroc en treize mois à ne fermer ses établissements scolaires que 21 semaines ou à faire vacciner en priorité les personnels de l’éducation, a souligné l’ambassadeur du Maroc, rappelant qu’il a fallu pour relever ce défi « une volonté politique forte au plus haut niveau de l’État et faire preuve d’une capacité d’adaptation inédite« .
Cette crise mondiale a révélé de grandes disparités entre pays développés et pays en développement et contribué à exacerber des tensions multiformes à l’échelle de la planète dont la course effrénée pour la fabrication, l’acheminement et l’inoculation du sérum, mettant en lumière une nouvelle géopolitique du vaccin, a souligné le diplomate marocain, faisant observer que la crise sanitaire remet également en cause « les équilibres et les rapports de force mondiaux« .
Dans sa déclaration prononcée au cours du débat plénier du Conseil exécutif, l’ambassadeur délégué-permanent du Maroc a soutenu que le rôle de l’Unesco « sera dorénavant d’éviter, dans ce contexte troublé, que ces nouvelles batailles ne viennent enterrer nos illusions pour le renforcement d’un monde multilatéral solidaire« , notant qu’avec un peu plus d’un an de recul, il apparaît que « la première leçon à tirer, c’est que nous devons tous accepter, avec réalisme et humilité, de nous remettre constamment en question, si nous voulons dépasser les difficultés« .
Le rôle décisif de la culture a également été abordé dans la déclaration du Maroc en tant que moteur qui favorise la résilience des sociétés. « Bien plus que de stimuler la créativité, elle rapproche les individus, elle transcende ce qui nous rend différents, pour préserver tout ce qui nous unit« , a souligné M. Addahre qui a saisi cette occasion pour remercier le Centre du Patrimoine mondial et les organes d’évaluation pour leurs efforts d’accompagnement et leur interaction constructive avec les États membres.
« Cela nous permet de nous nourrir du fruit de leur travail, mais également de faire émerger des approches audacieuses et créatives » pour maintenir un équilibre acceptable et une cohérence entre l’importance de la préservation et la protection des sites culturels et le développement socio-économique que « nous imposent l’évolution et les attentes de nos sociétés, dans un monde en constante mutation« , a-t-il affirmé.
Acteur majeur sur le continent africain, porteur d’une vision novatrice de la coopération Sud-Sud basée sur la coconstruction, le Maroc se félicite de l’approche participative et inclusive qui a été retenue pour la réalisation de l’évaluation de la priorité globale Afrique initiée par l’Unesco et plaide pour le nécessaire renforcement de la coordination sectorielle « pour que l’histoire de l’Afrique et son avenir soient promus et imaginés avec la plus grande pertinence », comme l’illustre le partenariat exemplaire qui lie l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) à l’organisation onusienne, a relevé M. Addahre.
Il a également rappelé la volonté du Maroc d’être désigné pour abriter la Xème Conférence Internationale sur les géoparcs mondiaux de l’UNESCO, faisant observer que « si ce vœu se concrétise, nous aurons, nous Africains et Arabes, la satisfaction de voir, une telle conférence, organisée pour la première fois en terre africaine et arabe.
MAP