Un nouveau livre vient de voir le jour dans la littérature sur le secteur de l’électricité en RDC. Œuvre de l’économiste Remy Kachoko K.K., cet ouvrage, qui vise à améliorer la desserte en électricité en RDC, a été baptisé hier jeudi 29 avril par le sénateur Didier Mumengi.
« Réforme du secteur de l’électricité en RDC. Les écueils d’une politique de développement« , tel est l’intitulé de cet ouvrage présenté hier. Dans son bref mot après le baptême, l’auteur a affirmé que son livre se veut une contribution à l’amélioration de la desserte en électricité en RDC dont le taux d’électrification est actuellement très faible, en dépit de ses potentiels en ressources hydrauliques et énergétiques.
« J’aimerais remercier particulièrement les personnes qui m’ont accompagné de très près quand j’ai commencé cet exercice de rédaction. J’ai connu un environnement familial très réconfortant qui va me pousser à écrire davantage. Je remercie ma femme et mes enfants. Je suis allé voir ma mère pour lui déposer ce livre. Je lui ai dit que l’ouvrage, c’est pour ne plus allumer le groupe électrogène qui fait beaucoup de bruits. Il contribuera à améliorer la situation du secteur de l’électricité dans notre pays« , a ponctué Remy Kachoko.
AMORCER DE VRAIES REFORMES
Pour Didier Mumengi, ce livre ne vise pas seulement à illuminer au sens de l’électricité. Il a aussi pour objectif l’éclairage cognitif sur ce secteur. « Au nom des écrivains, des éditeurs, libraires, bref de tous les intellectuels congolais, je baptise cet ouvrage en espérant qu’il va participer à la rédemption du secteur de l’électricité dans notre pays« , a-t-il.
Bien avant cette étape, les participants à cette cérémonie ont assisté à la présentation du contenu de cet ouvrage de six chapitres par le professeur Jean Baptiste Tangoma. Il a affirmé que l’objectif principal de ce livre est de dresser un bilan sur la réforme du secteur de l’électricité initiée en 2009 qui visait à porter à 60 % le taux d’accès à l’électricité.
Selon l’auteur, cette réforme a échoué parce que dépourvue d’actions concrètes. Il a démontré qu’entre 1970 et 1982, le pays n’a pas connu un investissement significatif dans le secteur de l’électricité, alors que la population continue de croitre.
FAIBLE INVESTISSEMENT
Remy Kachoko fait part dans son livre qu’entre 2009 et 2020, la RDC n’a investi qu’à peine 2 milliards de dollars américains. Il pense que si le pays veut atteindre les ODD à l’horizon 2030, elle doit au moins investir en moyenne annuelle 3,5 milliards USD.
Conséquence, soutient-il, la RDC connait depuis lors une faible couverture électrique. L’auteur indique par ailleurs dans son livre que sur une capacité de de 2710 MW dont dispose la RDC, 53,5% est utilisée.
Un autre sujet important sur lequel est revenu l’auteur dans ce livre est le projet Inga III. Il a plaidé pour la matérialisation de ce projet qui va, a-t-il indiqué, ramener à 4800 MW la capacité de production de l’électricité du pays de Felix Tshisekedi. Pour l’auteur, si cette centrale avait été construite, la RDC bénéficierait d’environ 750 millions USD de recettes annuelles.
BONNE GOUVERNANCE
« Supposons que ce projet se serait terminé en 2017, sur ans cinq, donc en 2021, aurait encaissé 3,750 milliards de dollars américains, équivalent de l’ensemble des recettes collectées par l’Etat en 2020« , a-t-il déclaré.
Parlant des atouts de la RDC, l’auteur cite l’abondance des ressources énergétiques, le cadre légal et règlementaire assaini et l’existence d’un grand operateur expérimenté dans le secteur qu’est la Société nationale d’électricité.
A l’en croire, les faiblesses de la RDC en la matière sont, entre autres, la faible volonté politique, les attitudes de sous-développement et désinvoltures et la capacité institutionnelle limitée.
AMELIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES
Critiquant la réforme de 2009, l’auteur fustige ses résultats qu’il qualifie de dérisoires. Il a indiqué que les stratégies préconisées n’ont presque pas été mises en œuvre. Pour lui, les préalables dont il faut avant tout tenir compte, la volonté politique, la bonne gouvernance, l’expertise suffisante, l’amélioration du climat des affaires et la mobilisation des ressources financières.
Remy Kachoko est licencié en gestion financière de l’Université de Kinshasa. Il a une longue expérience pour avoir travaillé tant dans le secteur privé que public. Il a été de 2008 à 2012, conseiller financier au ministère de l’Energie. Il est actuellement président du Conseil d’administration de Transco.
Orly-Darel NGIAMBUKULU