Difficile de trouver un avocat pour la centaine de députés frondeurs estampillés Union sacrée de la Nation. Outre-tombe, même Me Jacques Vergès défenseur des causes perdues devant l’Eternel aurait hésité à plaider pour ces élus autoproclamés » révolutionnaires « . Tant l’affaire énerve l’abc de la décence.
Par quelque bout que l’on appréhende la « cause » des députés frondeurs, on ne comprendrait toujours pas que pour des intérêts bassement personnels, des parlementaires de la…majorité aillent jusqu’à menacer de ne pas voter l’investiture du Gouvernement !
Cette » menace » serait à verser dans la vaste comédie politique zaïro-congolaise si la situation générale du pays était reluisante. Or, justement tous les clignotants sont au rouge. Les réserves de change couvrent, au mieux à peine deux semaines et, au pire, une semaine d’importation ! L’incertitude continue de planer sur l’Est du pays où les populations ont le sentiment qu’à Kinshasa les acteurs politiques de la Majorité privilégient plutôt le partage du pouvoir -Gouvernement, entreprises publiques…- .
Reste qu’un avocat du… diable pourrait sortir de l’enfer pour s’étonner que l’on s’étonne de la posture nombriliste des députés dits » révolutionnaires « . Pourquoi les juger sans chercher à les comprendre ?
Ces élus ce sont ceux-là qui ont, contre toute rationalité parlementaire, changé de camp en pleine législature. N’allez pas chercher des ressorts idéologiques ou politiques -au sens noble du terme- dans leur bascule.
Pas besoin, en effet, d’être dans le secret des dieux pour subodorer le prix de leur » révolution copernicienne « . Pas besoin non plus d’être dans les travées de l’Hémicycle pour connaître la nature de l’aimant qui les a tirés du FCC vers l’Union sacrée de la Nation.
Délit d’initiés en bandoulière, ces parlementaires savent parfaitement ce qu’ils font, à qui ils s’adressent et ce à quoi ils s’attendent. Pourquoi ne pas essayer aujourd’hui ce qui leur a réussi il y a environ cinq mois ? Pourquoi ne pas se rappeler au bon souvenir des planificateurs du renversement abracadabrantesque de la majorité parlementaire?
Jamais un sans deux, dit-on. Et deux sans trois. Last but not least, de même que qui a bu boira, qui a frondé frondera.
José NAWEJ