*La MONUSCO interpellée
Beni, Butembo, Lubero et Goma sont en ébullition depuis neuf jours. Dans ces villes en effet, de jeunes gens des mouvements pro-démocratie ont décrété dix jours de « ville morte » pleine, c’est-à-dire sans aucune activité économique, pour dénoncer les massacres des populations qui continuent dans la région de Beni et d’exiger la paix dans tout l’Est de la RDC. De même, le départ de la MONUSCO et des humanitaires.
Chaque jour, les jeunes érigent des barrières sur les voies publiques et s’en prennent aux passants qui n’observent pas la grève générale en les lapidant à coups de pierre en les déchaussant en signe de deuil.
C’est pareil à Beni, Butembo, Lubero et Goma, la capitale provinciale. A Butembo la grande métropole-Nande à 350 Km de Goma, on a même déploré la mort d’une fillette de 15 ans tuée selon le commandant local de la Police nationale (PNC) par une balle perdue de ses hommes.
A Goma, hier, c’était la confusion totale. Il y a un débordement qui a entrainé des batailles rangées dans le même groupe des jeunes qui a appelé à ces manifestions entre ceux qui voulaient arrêter et ceux qui tenaient à poursuivre sans désemparer leur mouvement de colère.
C’est là où, on ne sait trop comment, on a enregistré des maisons incendiées dans plusieurs quartier de la ville volcanique. Ce qui est déplorable étant donné qu’il faut bannir toute voie de fait. Pourtant, les revendications des jeunes gens sont légitimes en ce qu’elles demandent au Pouvoir Tshisekedi qui incarne l’Etat congolais d’instaurer la paix dans tout l’Est de la RDC en mettant fin aux massacres des islamistes ougandais des ADF qui continuent infatigablement, là, dans la région de Beni.
Là même où les populations civiles ne savent à quel saint se vouer.
La MONUSCO est interpellée par toutes ces manifestations de colère exigeant son départ et qui ne sont pas du tout les premières du genre dans le Nord-Kivu. Ce qui lui est reproché, c’est le même grief qui revient tout le temps.
C’est que la MONUSCO ne parvient pas à mettre fin aux massacres contre les populations civiles. Elle dit qu’elle vient en soutien à l’Armée, les FARDC à qui incombe la mission de la sécurisation du pays.
QUID DE LA PRESENCE DE LA MONUSCO
A quoi bon sa présence alors ? Ce qu’ils s’expliquent mal c’est lorsque les civils sont massacrés tout près d’une position des Casques bleus mais ces derniers n’interviennent pas alors que leur mandat comme prescrit dans une Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, c’est la protection des civils et non la protection des civils derrière les FARDC. Est-ce toujours le même mandat de cette Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ou un autre ?
Ce qui pousse les populations de l’Est à s’interroger sur cette présence de la MONUSCO sans l’effet escompté. D’où le coup de colère actuelle des jeunes gens du Nord-Kivu contre la MONUSCO en élargissant injustement ce champ à tous les humanitaires.
Alors que les humanitaires, à ne pas confondre avec les militaires sont d’un appui inestimable pour le Nord-Kivu, une province dévastée par les groupes armés avec en tête les ADF/NALU et où on enregistre des centaines de déplacés. Ce sont ces humanitaires qui veinent à la rescousse des populations martyrisées pour alléger un tant soit peu ce poids. Sous aucun prétexte on ne doit les payer en monnaie de singe en les prenant à partie comme on est en train de le faire à ce jour dans la Nord-Kivu. Il faut arrêter cela. Immédiatement.
KANDOLO M.