L’investiture du Gouvernement Sama attendue à la fin de cette semaine

Forum des As a vu juste. « Si tout va bien, le Premier ministre va déposer son programme d’action ce jeudi au bureau de l’Assemblée nationale et selon les us et coutumes, le Gouvernement devrait être investi 48 heures après », a confié au quotidien de Limete une source proche de la Primature.

Elle fait également savoir que «ce même jeudi, Jean-Michel Sama Lukonde présentera le  programme de son gouvernement et les députés nationaux  vont poser des questions auxquelles répondra le Chef de l’Exécutif national  après quelques heures, un ou deux jours. Si la procédure de quelques heures est prise en compte, donc il sera investi ce même jour. Au cas contraire, ce serait le samedi». Ce collaborateur du Premier ministre a hâte de voir le gouvernement être de plein exercice dès le samedi.

«On peut croire qu’il sera opérationnel samedi, si tout se passe bien. Des tractations politiques sont actuellement en cours pour que tout aille bien », a-t-il laissé entendre.

On rappelle que des jours plus tôt, près de 200 députés étaient vent debout. Car à leurs yeux, le Gouvernement Sama n’était pas représentatif. Ils avaient exprimé leur désapprobation le jeudi 15 avril dans un mémo adressé au président de l’Assemblée nationale. Ces élus estiment que la composition de ce Gouvernement n’a pas tenu compte de la représentativité nationale, telle que garantie par l’alinéa 3 de l’article 90 de la Constitution. Pour ces mécontents, les équilibres géopolitiques n’ayant pas été respectés, le Cabinet Sama devrait être réajusté avant son investiture.

Il est anormal,soulignent-ils, que certaines provinces comme le Sud-Kivu, le Kasaï-Central et le Kongo-Central comptent au moins six ministres chacune, alors que d’autres comme le Nord-Ubangi, le Haut-Uele et le Mai-Ndombe n’ont aucun ministre au sein de cette équipe gouvernementale.

Ce n’est pas tout. Les mêmes députés nationaux grognons dénoncent, par ailleurs, la répartition injuste des ministères entre l’UDPS et les autres partis et regroupements qui comptent un plus grand nombre d’élus ou de sièges à l’Assemblée nationale.

Ils demandaient donc un réajustement du nouveau gouvernement avant son investiture par l’Assemblée nationale, préférant ignorer les critères de choix révélés par Sama Lukonde, peu avant la sortie de son gouvernement, à savoir : « taille réduite, participation de la femme et de la jeunesse, représentativité nationale et inclusivité des forces politiques ».

Des sources parlementaires, tout donnait à craindre le blocage de l’investiture de l’équipe Sama Lukonde.

Aux dernières nouvelles, rapportent des sources, ces députés étaient reçus par le président de l’Assemblée nationale et sont rentrés dans les rangs. Et sont brusquement devenus aphones. Dans l’opinion, les gens sont en droit de se demander qu’est-ce qu’ils ont reçu comme garantie. Nombre d’observateurs estiment qu’ils doivent revenir devant la même opinion et dire la suite de l’histoire. Leurs revendications ont-elles été satisfaites?

Une chose est sure, avec la majorité d’emprunt, il s’en trouvera toujours des élus pour faire chanter le Pouvoir chaque fois que leurs intérêts personnels ne seront pas rencontrés. C’est là tout le problème.

Il y a fort à parier que les 2 ans et demi qui nous séparent des prochaines élections seront émaillés de ce genre de couacs. C’est sans doute le revers de la médaille de ce qu’on a appelé la requalification de la majorité parlementaire.

2021: JUSTE HUIT MOIS POUR CONVAINCRE

Pour rappel, la nomination du Premier ministre a eu lieu le 15 février, la sortie du Gouvernement est intervenue 57 jours plus tard. Soit, le 12 avril courant. Si l’investiture intervient ce samedi 24 avril, le premier Gouvernement post alliance FCC-CACH n’aura pour 2021 que 8 mois pour convaincre.

Le Premier ministre Sama Lukonde avait,  lors de sa dernière conférence de presse  tenue peu après la publication du Gouvernement, fait savoir ses priorités.A savoir : le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’Est du pays et au Katanga, dans des délais raisonnables, la maximisation des recettes publiques pour permettre au gouvernement de réunir les moyens de sa politique, la poursuite de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base, l’amélioration des conditions sociales des populations, l’amélioration du système national de santé, la lutte contre les antivaleurs, dont la corruption, les élections.

Depuis la rupture de la coalition FCC-CACH, le 6 décembre 2020, suivie de la déchéance du Gouvernement Ilunga, ce sera la première fois que les Congolais auront un Exécutif de plein exercice, lequel renouera avec l’impératif Conseil des ministres.

Didier KEBONGO

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