Le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomiques (INERA) et l’entreprise Ressources & Synergies Développement (R&SD) se sont engagés à revitaliser les terres dégradées de Yangambi, dans la province de la Tshopo. Ce, grâce au financement de l’Union européenne. Dans le cadre de ce programme, le millionième arbre a été planté au courant de cette semaine qui s’achève. Ceci constitue une étape capitale franchie de l’objectif de restauration de 2 000 hectares de terres d’ici à 2022.
Face à l’appauvrissement des sols et du manque d’accès aux intrants et de variétés améliorées, les agriculteurs de ce coin de la République démocratique du Congo, connaissent des rendements très faibles. Cette initiative vise alors à enrichir les sols grâce aux arbres et à promouvoir des systèmes agroforestiers performants pouvant apporter des bénéfices supplémentaires à la population locale.
La plantation d’arbres est également une source importante d’emplois au niveau local. « Plus de 1 800 personnes ont déjà été employées dans les efforts de restauration, dans diverses fonctions allant de la sensibilisation à la culture des plantules« , indique un communiqué du Cifor.
« À chaque saison, nous testons avec les occupants des terres des schémas agroforestiers adaptés, pour réussir le pari d’améliorer le bien-être local tout en réduisant l’impact de l’agriculture itinérante sur la forêt environnante», a déclaré Paolo Cerutti, directeur du projet au CIFOR.
Une centrale de cogénération de biomasse en construction
Des milliers d’hectares de terres autour de Yangambi ont été dégradés pendant des décennies. Pour y remédier, des espèces d’arbres à croissance rapide ont été plantés. Afin de répondre à la demande énergétique locale. Pôle émergent de recherche et développement, Yangambi est confronté à un double problème, car son alimentation en électricité et en énergie thermique est insuffisante pour une production à valeur ajoutée. Une centrale de cogénération de biomasse est d’ailleurs actuellement en construction pour pallier à cette situation.
«Il s’agit du premier projet du genre dans la Province de la Tshopo», a déclaré Michel Lokonda, directeur du centre de recherche de Yangambi à l’INERA. « Yangambi a un énorme potentiel pour produire de l’énergie verte grâce à la biomasse. Ce projet de restauration nous permettra d’utiliser les terres dégradées pour produire de l’électricité et de l’énergie thermique. Ce qui nous aidera à relancer davantage d’activités économiques et de recherche. »
Il faut noter que cette initiative fait partie des projets Formation, Recherche et Environnement dans la Tshopo (FORETS) et Nouveaux Paysages du Congo (NPC), deux initiatives financées par l’Union européenne et coordonnées par le CIFOR. Leur objectif est de transformer le paysage de Yangambi en un pôle de développement, de conservation et de recherche appliquée où les ressources naturelles seront gérées durablement afin d’offrir des opportunités à la population locale.
Fyfy Solange TANGAMU