La signature de la Charte de prévention contre le covid-19 en milieu du travail du secteur informel est intervenue ce mercredi 21 avril à Kinshasa en présence du ministre provincial de finances, de la directrice pays du Bureau international du travail et des mandant tripartite de l’OIT composé du gouvernement provincial, les organisations professionnelles d’employeurs et celles de travailleurs. Les objectifs de cette charte sont entre autres protéger les travailleurs du secteur informel face au covid-19 et atténuer les effets y afférents par une protection sociale.
Cependant, le risque d’exposition professionnelle au covid-19 dépend de la probabilité d’entrer en contact étroit ou fréquent avec des personnes susceptibles d’être infectées par le coronavirus et de la probabilité d’être en contact fréquent avec les surfaces ou des objets contaminés. D’où la nécessité d’évaluer les risques d’exposition au covid-19 en vue de planifier des mesures de prévention sur les lieux de travail.
Par ailleurs, pour mettre en oeuvre cette Charte de prévention, il est essentiel que chacune des parties prenantes joue son rôle. C’est pourquoi l’État doit assurer le suivi et le contrôle de la mise en œuvre des mesures de prévention du covid-19 au travers des agents locaux, communaux et d’une police nationale y compris ses services spécialisés de santé et de protection de l’enfance. Que les employeurs puissent faire appliquer les gestes barrières sur les lieux de travail et promouvoir l’hygiène, la sécurité et la santé au travail. Aux travailleurs d’organiser des séances de sensibilisation adaptées aux travailleurs du secteur informel pour le respect des gestes barrières et autres mesures de santé publique édictées par les autorités urbaines, provinciales et gouvernementales ainsi que de plaidoyer pour la protection sociale de tous les travailleurs.
L’OIT mets en place en oeuvre un plan de travail avec 3 piliers
En République Démocratique du Congo, le Bureau Pays de l’OIT a mis en place un projet à court terme dénommé « Appui à la mise en place de réponses immédiates pour faire face à l’impact de la crise du covid-19 sur les acteurs du secteur informel à Kinshasa », a déclaré sa directrice Aminata Maiga.
A l’entendre, le socle de l’action du BIT pour le maintien d’une bonne « santé au travail » se décline en trois objectifs. Il s’agit du maintien et la promotion de la santé des travailleurs et leur aptitude au travail ;
l’amélioration des conditions et du milieu de travail pour assurer la sécurité et la santé au travail et l’adoption de systèmes d’organisation du travail et de cultures d’entreprises qui reflètent les systèmes de valeurs adoptés par une entreprise donnée et comprennent des méthodes de gestion, des politiques du personnel, des principes de participation efficaces et des pratiques de gestion librement consenties et liées à la qualité en vue d’améliorer la sécurité et la santé au travail.
Pour atteindre ces objectifs, le Bureau Pays de l’OIT a ainsi mis en œuvre un plan de travail bâti sur trois piliers qui sont là
réduction de l’exposition au virus et des risques de propagation par la sensibilisation aux risques et la promotion des pratiques de prévention contre le covid-19 ainsi que la mise en place des mesures de conformité des marchés pour la prévention de la propagation du covid-19. Aussi, la détermination des besoins en financement du secteur informel et l’élaboration des textes pour le fonds d’appui et réduction et prévention des dommages causés au tissu économique et la préservation de l’emploi.
Ainsi, elle a fait savoir que son Bureau a mis en place une méthodologie de travail qui devait lui permettre d’avoir une situation réelle de l’opinion et des faits dans le secteur informel en réalisant une étude diagnostique dont les constats ont été plus qu’alarmants. Selon cette étude, plus de 90% des acteurs dans les marchés urbains, les grands carrefours et le transport en commun ne respectent pas les gestes barrières.
Ce constat, a expliqué Aminata Maiga, a permis au Bureau Pays de concevoir ainsi des activités de sensibilisation en partenariat avec les organisations professionnelles d’employeurs et de travailleurs actives dans le secteur informel avec la participation des acteurs dudit secteur en qualité des pairs éducateurs après avoir renforcé leurs capacités sur le covid-19, la sécurité et la santé sur le lieu de travail.
Pour ce faire des campagnes de communication sont en train d’être mises en place par tous les canaux pouvant permettre d’atteindre les cibles à savoir, les messages radio et télévision, les affiches publicitaires, la publicité mobile sur les supports roulants tels que bus, minibus, taxis, les réseaux sociaux, a-t-elle expliqué. L’objectif est d’atteindre le plus du monde possible dans la Ville de Kinshasa et la République Démocratique du Congo, a-t-elle mentionné. En notant que ce travail de sensibilisation va culminer aussi dans les tout prochains jours par la distribution des masques, des gels hydro-alcooliques et des kits de lavage des mains dans les principaux marchés urbains et municipaux de la Ville de Kinshasa. Mathy Musau