Le Gouvernement annonce la création des industries de transformation locale

 * Il a, par ailleurs, promis de mettre en place un programme de certification minière.

Pour valoriser et protéger les actifs miniers congolais, le Gouvernement de l’Union sacrée promet de mettre en œuvre un programme de certification minière.

Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde l’a annoncé, hier lundi 26 avril 2021, dans le discours de présentation de son programme d’action devant les députés nationaux.

Il a réaffirmé la détermination de son gouvernement dit des « Warriors » de continuer à promouvoir le secteur minier et à accroître sa contribution à l’économie et aux recettes publiques. Le Premier ministre a saisi cette occasion pour annoncer la mise en place prochaine d’une stratégie de création d’une chaîne des valeurs des produits miniers congolais, notamment par l’installation des industries de transformation locale.

CERTIFICATION MINIÈRE

«Le gouvernement entend, dans le respect du Code et Règlement minier, mettre en œuvre un programme de certification minière, en vue de valoriser et protéger les actifs miniers de la RDC», a-t-il annoncé. Selon  Sama Lukonde, ce programme de certification vise aussi à réorganiser les marchés locaux des minerais, à impliquer davantage les nationaux par différentes incitations à l’investissement dans le secteur minier et à lutter contre le bradage des ressources minières et la spéculation sur les marchés  financiers internationaux au détriment de la RDC 

Il consistera également, a-t-il soutenu, à renforcer les mesures de lutte contre l’exploitation et le trafic illicite des minerais dans l’Est de la RDC et à mettre en œuvre des dispositions légales en matière de responsabilité sociale des entreprises.

Pour le chef de l’Exécutif national, son équipe veillera à l’application stricte de la taxe sur le super profit, conformément à l’embellie observée sur le cours des métaux, s’assurera du respect du monopole de la sous-traitance au profit des nationaux dans les conditions fixées par la loi, appuiera la création des centres de négoce et des marchés agréés en vue de garantir la traçabilité des minerais congolais et sécurisera les centres d’exploitation artisanale des minerais en y déployant la police de mines.

OPERATIONNALISER L’ARECOMS

«Mon gouvernement va promouvoir les coopératives minières, impliquer la société civile et les autorités coutumières dans la résolution des conflits miniers et opérationnaliser l’Autorité de régulation et de contrôle des minerais stratégiques (ARECOMS) afin de permettre le fonctionnement de l’Entreprise Générale de Cobalt et de poursuivre la mise en place du Fonds minier pour les générations futures, conformément au Code minier» a-t-il promis sous les applaudissements de l’assistance.

Il a insisté sur la nécessité de redynamiser l’ARECOMS, organe technique créé par décret numéro 19/16 du 5 novembre 2019, mais qui peine à entrer en activité à ce jour pour des raisons que beaucoup d’analystes attribuent à des intérêts occultes.

Avant de clore son exposé, Sama Lukonde a indiqué que le coût global de son programme enrichi, exercice 2021-2023, était chiffré à 36 milliards de dollars américains, soit un coût annuel de 12 milliards USD. Il a signifié que l’objectif de son équipe était entre autres  de porter le budget annuel de l’Etat à une moyenne annuelle de 12 milliards USD.

FINANCEMENT DU PROGRAMME

«Étant donné que le budget déjà promulgué s’élève à 6, 6 milliards USD, la réalisation des objectifs d’accroissement des recettes et les exigences liées à la cohérence et à la conformité de la loi relative aux finances publiques conduiront, à terme, à l’élaboration d’une loi de finances rectificative», a-t-il déclaré.

Pour réduire davantage le gap et assurer le financement de son programme, Sama Lukonde dit compter sur les ressources additionnelles issues des redressements fiscaux initiés dans le secteur minier, de la redistribution de certains blocs pétroliers (1,3 milliards USD), du reliquat sur le contrat chinois (2 milliards USD sur trois ans), de l’appui budgétaire attendu du FMI (1,6 milliard USD sur trois ans) et de l’appui de la Banque mondiale sur la gratuité de l’enseignement (un reliquat de 800 millions USD sur deux ans).

Orly-Darel NGIAMBUKULU

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