José Nawej plaide pour « un nouvel ordre informationel » marqué par une multipolarité

L’agence de presse Russe Sputnik a organisé, hier jeudi 22 avril, une table ronde en ligne. Plusieurs journalistes africains ont échangé durant près d’une heure sur les tendances médiatiques actuelles, dans un écosystème marqué par les réseaux sociaux. Dans son intervention, l’Editeur du quotidien congolais « Forum des As,  de la 11ème rue Limete a plaidé pour ce qu’il a appelé « un nouvel ordre informationel ».

José Nawej a prôné  « la création d’un monde multipolaire où les journalistes africains vont traiter et diffuser les informations, non pas par rapport aux clés de lecture imposées par les médias occidentaux, mais plutôt par rapport à leur propre perception et vision du monde ».

Pour l’éditeur du quotidien trentenaire,  on ne peut pas parler des médias indistinctement du contexte économique dans lequel ils évoluent. Il a fait remarquer que les tendances médiatiques actuelles se caractérisent par la configuration économique du monde qui vise à maintenir l’emprise de la vision des médias dominants sur les médias africains.

Pour l’editeur de « Forum des As », la responsabilité qui revient aux journalistes africains, dans ce contexte marqué par l’influence des médias occidentaux, est de contribuer à la définition des paradigmes informationnels en fonction des réalités, valeurs et intérêts locaux.

PARADOXE

 » Nous vivons dans un monde faussement multipolaire, mais en réalité unipolaire, qui influe sur nos médias, notre perception du monde. Le monde n’est plus vu en fonction de ce que vous voulons, mais en fonction de ce que les autres définissent comme paradigmes« , a-t-il déclaré.

Pour cet éditorialiste, les médias africains doivent se garder de reprendre servilement ce que servent les médias occidentaux. Il pense que les journalistes africains doivent être en mesure de prendre conscience du fait que derrière le traitement des informations tel que fait par des médias occidentaux se cache une idéologie, des valeurs et intérêts occidentaux.

 » Nous africains, devons nous garder de reprendre servilement ce que nous servent les médias dominants. Nous devons être en mesure de maîtriser les enjeux géopolitiques, géostratégiques et des enjeux de lutte d’influence entre les différents blocs . Sinon, nous allons continuer à nourrir le combat entre les grandes puissances comme pendant la guerre froide sans que les populations africaines ne tirent parti de ce boom technologique« , a-t-il indiqué.

Pour José Nawej, la mondialisation sera un atout si tous les peuples ont voix au chapitre, avec leurs nuances respectives. Sinon, a-t-il souligné, ça reste une légitimation par défaut de l’ordre mondial actuel qui est tout aussi économique, idéologique qu’informationnel.

Pour l’éditeur du journal Forum des As, la fracture numérique actuelle ne favorise pas l’émergence des médias africains. Il a insisté sur la nécessité pour les médias du continent, de se doter d’outils technologiques devant leur permettre de faire face aux enjeux du moment.

 « Le fait que la Russie ait fait de la coopération mutuellement avantageuse entre les pays la pierre angulaire de sa coopération est une bonne chose. C’est de cette manière que  va éclore ce nouvel ordre informationel. Il faudra que les confrères russes puissent voir dans quelle mesure aider les médias africains sur le plan technologique. Les compétences sont là« , a déclaré José Nawej.

Il a recommandé la mise en place d’une plateforme devant permettre aux participants à ce webinaire de travailler en permanence. De partager les expériences et de poursuivre ce genre d’échanges en vue de l’effectivité du « nouvel ordre informationel ».

« Nous ferions œuvre utile si on mettait en place une plateforme, une banque de données… En tant que journalistes africains, nous devons être en mesure de savoir les enjeux réels. Quels sont les ressorts idéologiques et géopolitiques. C’est de cette manière que va éclore ce « nouvel ordre informationel », a conclu José Nawej.

La responsable de la diffusion Afrique de Sputnik, dont l’intervention a précédé celle de José Nawej, a été la première à insister sur la nécessité de lutter contre la domination d’une vision du monde monopolaire. Il a encouragé les journalistes africains à s’affranchir de l’influence des médias occidentaux.

Outre le directeur de publication de Forum des As, des journalistes du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Togo, du Mali et d’Algérie ont pris part à cette table ronde sur les médias  organisée par Sputnik.

Orly-Darel NGIAMBUKULU

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