Le ministre sortant de la Santé, Dr. Eteni Longondo, a donné le go de la vaccination contre la Covid-19, hier lundi 19 avril, aux Cliniques universitaires de Kinshasa. C’était en présence du coordonnateur des agences du système des Nations unies en RDC, David Mc Lachlan-Karr et de l’ambassadeur de l’UE en RDC, Jean-Marc Châtaigner.
Ces trois personnalités ont obtenu leurs premières doses de vaccin, question de prêcher par l’exemple pour de nombreux Congolais encore hésitants, mais aussi de les rassurer des bienfaits de cette vaccination.
Dans son discours de lancement de cette campagne de vaccination, le ministre Eteni Longondo a invité la population congolaise à se faire vacciner, tout en signalant que le vaccin est volontaire et non obligatoire. « Mais nous devons être responsables face à notre santé, nous protéger et protéger les autres« , a-t-il exhorté.
Et d’ajouter: « Je viens de recevoir ma première dose de vaccin et je me porte bien. Ce vaccin ne tue pas. C’est le vaccin AstraZeneca et on m’a mis en observation et on m’a libéré parce qu’il n’y a pas d’effets secondaires. Il y a beaucoup plus de bénéfices que tout ce qu’on a dit contre ce vaccin. C’est un vaccin qui va nous protéger« , a rassuré le ministre sortant de la Santé.
Il a également souligné qu’en cas d’éventuels effets secondaires néfastes, le gouvernement s’était engagé à prendre cela en charge. « Il y a toute une équipe d’urgence. Nous n’allons pas arriver à ce genre de cas. Le gouvernement est là pour prendre soin du peuple congolais« .
La vaccination, un geste volontaire et solidaire
» Je me suis vacciné parce que c’est un geste volontaire important, c’est un geste de solidarité vis-à-vis des autres. Je n’ai pas été touché par la covid-19. Je ne veux pas être touché par la covid-19, je me suis fait vacciner parce qu’aujourd’hui, c’est un vaccin efficace qui est distribué en RDC. Je me suis porté volontaire. J’ai plus de 55 ans. Donc, je rentre dans les conditions et je crois que c’était important de montrer cet exemple que les diplomates sont tout à fait des personnes comme les autres et que nous avons aussi besoin de nous faire vacciner. Car, cette maladie peut toucher tout le monde« , a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner.
À propos des effets secondaires que ce vaccin aurait sur les personnes vaccinées, le diplomate européen soutient que son institution dispose, à ce sujet, des recommandations de l’agence européenne de vaccination et celles de l’OMS. « Le nombre de cas des effets secondaires très compliqués est très très limité. Ça se compte sur les poignets d’une main pour des millions de vaccinations. Donc, l’avantage de se faire vacciner est infiniment supérieur à celui de ne pas être vacciné« , a-t-il rassuré.
Plus d’avantages que de risques
De son côté, le coordonnateur des agences du système des Nations unies en RDC, M. David McLachlan-Karr a fait savoir que la vaccination vient compléter l’arsenal de différentes mesures prises pour lutter contre le Covid-19. « La vaccination ne vient que compléter l’arsenal des mesures préventives en vigueur dont les gestes barrières : la distanciation physique, le port de masque, le lavage des mains etc. qui ont fait et continuent de faire leurs preuves. Nous encourageons donc tous les Congolais et Congolaises ainsi que les résidents étrangers bénéficiaires du vaccin à poursuivre la mise en œuvre de ces mesures préventives« .
Au sujet de l’efficacité du vaccin et de ses effets secondaires, M. McLachlan-Karr s’est montré rassurant. » Vous avez tous suivi le débat autour de la sécurité et de l’efficacité de différents vaccins. A ce sujet, et pour couper court aux rumeurs et fausses informations, je voudrais rappeler que l’OMS, l’agence européenne des médicaments et l’agence britannique de représentation des médicaments et des produits de santé estiment que les avantages du vaccin l’emportent nettement sur les risques des effets secondaires (…) « , a-t-il ajouté, tout en réaffirmant le soutien des Nations unies à accompagner les autorités nationales dans la mise en œuvre et la réussite de cette campagne de vaccination.
La République démocratique du Congo a réceptionné, le 2 mars dernier un premier lot de 1.700.000 de doses de vaccin de la firme Astra Zeneca (AZD 12222) sur un total de 6,9 millions prévu, dans le cadre du programme COVAX, l’initiative mondiale visant à garantir un accès rapide et équitable aux vaccins contre la Covid-19 à tous les pays.
Onze sites aménagés à Kinshasa
Au total 11 sites ont été répertoriés dans la capitale congolaise pour cette première phase qui doit s’effectuer dans les 4 provinces touchées : Kinshasa, Haut-Katanga, Nord-Kivu et Kongo Central. Ceci concerne, les catégories dites prioritaires qui sont les professionnels de santé et les travailleurs sociaux qui représentent environ 1% de la population ; les personnes avec comorbidité (Maladie rénale chronique, hypertension, diabète), représentant 13% de la population et les Personnes âgées de plus de 55 ans qui représentent 6% de la population.
Plus de 1.700 doses ont été livrées pour cette première phase, d’autres livraisons sont attendues au cours des prochaines semaines dans le cadre d’un effort inédit visant à livrer au moins 2 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 dans le monde d’ici la fin de 2021.
‘Le COVAX est codirigé par Gavi, l’Alliance du vaccin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), en partenariat avec l’UNICEF ainsi que la Banque mondiale, des organisations de la société civile, des fabricants et d’autres partenaires.
Le COVAX fait partie du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (ACT), une collaboration mondiale majeure visant à accélérer la mise au point, la production et l’accès équitable aux tests, aux traitements et aux vaccins contre le coronavirus, COVID-19.
Rocco NKANGA & Tricya MUSANSI