Didier Musete place le curseur sur la relance de l’ex-Ocpt

«Ce n’est pas le moment de faire des déclarations dans les médias. Nous avons d’énormes défis à relever. L’heure est à la relance effective des activités de la Société congolaise des postes et télécommunications, placée sous notre direction», déclare sur un ton incisif, Didier Musete, Directeur général de l’ex-Office congolais des postes et télécommunications (OCPT), joint au téléphone par Forum des As.

Technicien et produit pur jus de l’Université de Bordeaux en France, Didier Musete s’est réservé de faire l’état des lieux de la SCPT, à la reprise de ses fonctions en janvier dernier. Même quand le journal a tenté de lui faire tirer les vers du nez, pour juger les quatre ans de gestion de son prédécesseur, l’actuel DG de l’ancienne OCPT a emprunté la voie de la sagesse, préférant ne faire aucun commentaire.

«Le plus important pour nous n’est pas à faire le bilan ou l’évaluation de l’action de ceux qui ont présidé à la destinée de l’entreprise, durant les quatre ans de notre suspension. Nous ne sommes pas comptables de leur bail. Pour nous, l’essentiel est de travailler dans le sens de relancer l’entreprise. Cette relance part de la préservation  des acquis de la SCTP, avec le ferme engagement d’améliorer le social des employés. Car, pour ne pas paraphraser Henri Bergson, l’outil est important mais l’ouvrier est plus important encore», a expliqué Didier Mosete.

ACCOMPAGNER LE CHEF DE L’ETAT

Selon Didier Musete, l’amélioration du social des Congolais implique une prise de conscience collective en amont et un véritable changement de mentalité dans la gestion du denier public. A ce jour où le pays ressemble à un navire en haute mer, d’aucuns estiment que la participation de tous à la direction du Gouvernail s’avère indispensable. Ce, aussi bien au niveau du pouvoir législatif, exécutif que judiciaire.

Remis dans ses droits, l’actuel DG de la Scpt dit  inscrire la reprise de son bail, dans la vision partagée du Président qui place le social des Congolais au cœur de son quinquennat. Un défi que le successeur de Joseph Kabila ne saurait prétendre relever tout seul. Mais avec le concours de tous ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir, à quelque niveau de responsabilités, le «miracle» congolais pourrait être possible.

On rappelle que Didier Musete, nommé en 2015, avait été suspendu le 2 novembre 2017 de ses fonctions de Directeur général de la Scpt. Il a été réhabilité et rétabli dans ses droits, après plus de trois ans plus tard. Soit au début de l’année 2021 en cours. Ce, au terme de la décision du Conseil d’Etat, rendue publique à son audience du 27 janvier dernier. Cette cour de juridiction administrative avait donc statué sur la requête en annulation de l’arrêté ministériel n°008/MINPF/LMM/2016 du 01 novembre 2016 de la ministre du Portefeuille d’alors, portant suspension du Directeur général de la SCPT.            

Il faut également rappeler que Didier Musete avait été suspendu de ses fonctions, pour trois mois en novembre 2016 par le Conseil supérieur du Portefeuille, qui l’avait ensuite déféré en justice pour détournement présumé d’environ 7 millions de dollars américains. Cependant, une correspondance du procureur près la Cour d’appel de la Gombe, signée en date du 10 octobre 2017, avait classé le dossier sans suite pour absence de preuves.

Dans son édition n°5492 du lundi 16 octobre 2017, Forum des As titrait exactement : «Blanchi par l’audit administratif du Portefeuille et par la Justice : Didier Musete sera-t-il réhabilité dans ses fonctions ?»Evidemment, entre la publication de l’audit  du Portefeuille, la correspondance sus-référée du procureur près la Cour d’Appel de la Gombe, et la décision du Conseil d’Etat,  il s’est passé plus de trois ans. Peu importe. L’essentiel étant le résultat final. A savoir, le rétablissement dans ses fonctions, de du DG injustement sanctionné. 

A l’ex-OCPT, la décision du Conseil d’Etat du 27 janvier 2021, a été considérée comme la suite ?mieux la conséquence logique du constat du procureur près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe, dans son courrier sus-évoqué. A ce jour, la vérité a fini par éclater. La Justice a fait son travail, en dépit d’un lourd préjudice causé à un mandataire public, autrefois sacrifié sur l’autel d’un clientélisme politique suranné.

«Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», jugeait le célèbre écrivain français, Jean de la Fontaine, dans sa fable intitulée «les animaux malades de la peste». Didier Musete aura-t-il été cet animal de ce grand fabuliste, contemporain de Nicolas Boileau et de Jean de la Bruyère ?

Grevisse KABREL

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