Kinshasa : L’activiste des droits de l’homme Rossy Mukendi tué lors d’une marche pacifique

Comme annoncé, le comité Laïc de Cordination ( CLC) a organisé sa troisième marche pacifique contre le troisième mandat du président Joseph Kabila à la tête du pays ce 25 février 2018. Réprimée dans le sang, cette marche à conduit à la mort de plusieurs personnes dont l’activiste des droits de l’homme Rossy Mukendi Tshimanga et plusieurs autres jeunes des mouvements citoyens.

Selon les témoignages, les forces de l’ordre ont tiré à balle réelle sur les manifestants qui menaient pacifiquement leur procession. Rossy Mukendi a été tué par balle devant son église catholique, alors qu’il manifestait pacifiquement, Bible et chapelet à la main.

Outre ce personnage, plusieurs autres cas de meurtre ont été signalés à travers la ville cette même journée du 25 février 2018. Des nombreux jeunes congolais ont été arrêtés et conduits à des destinations inconnues.

Depuis lors, les familles des personnes arrêtées et portées disparues à Kinshasa, comme dans les autres villes de la République démocratique du Congo, font déjà le deuil, connaissant la cruauté du régime en place.  

Des congolais ont été mobilisés à travers le pays pour opposer un non catégorique à Joseph Kabila dont l’intention de briguer un troisième mandat à la tête de la République démocratique du Congo devenait de plus en plus claire. Beaucoup de jeunes ont été dans les rues cette journée du 25 février 2018.

Voulue pacifique, cette marche à été réprimée dans le sang par les forces de sécurité notamment les éléments de la Police, de la garde républicaine, unité spéciale créée par Joseph Kabila et des agents de l’Agence nationale de renseignement. Beaucoup de manifestants y ont laissé leur peau.

Nombreux d’entre eux, dont les étudiants, des défenseurs des droits de l’homme et des membres des mouvements citoyens, ont été arrêtés et conduits dans les prisons secrètes. 

Malgré les appels lancés par leurs familles respectives et les organisations de défense des droits de l’homme, la plupart des jeunes injustement arrêtés à cette occasion sont introuvables. C’est le cas du jeune étudiant de l’institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) Itoko Lokufa Jimmy, arrêté dans le district de la Tshangu. C’est aussi le cas de Junior kawaya, de Richard Kulenga, de Chlorin Kiala, de Kizima vuamba, de Christelle Shaumba et de bien d’autres jeunes de différents coins de Kinshasa dont les familles continuent de multiplier les avis de recherche dans les médias.

Les journalistes n’ont pas été épargnés. Ils ont été violentés par les éléments des forces de l’ordre. Caméras et autres outils de travailleur ont été volatilisés. Certains parmi les professionnels de médias jugés critiques vis-à-vis du régime en place ont été arrêtés et conduits au cachot.

Selon les informations en notre possession, ces jeunes arrêtés ce 25 février 2018 avaient été conduits dans des cachots tenus secrèts où les hommes en uniforme non identifiés ont abusé d’eux. Ces manifestants ont été sérieusement tabassés, torturés et violés par leurs bourreaux.

A en croire le témoignage d’une des personnes arrêtées qui a réussi à s’en fuir grâce au soutien d’un militaire haut placé avec qui elle entretient des liens de parenté, plusieurs jeunes n’ont pas survécu à ces tortures. « Ces militaires nous ont amené à un endroit inconnu. Ils ont enregistré nos noms avant de se mettre à nous tabasser et à nous violer. Ils ont affirmé qu’ils avaient reçu l’ordre de nous tuer. Ils nous ont violé sans scrupule aucune. C’était cruel et affreux », a-t-il témoigné.

Les familles de ces milliers de jeunes congolais arrêtés et portés disparus depuis lors pour le simple fait de prendre part à une marche pacifique demandent aux autorités du pays de tout faire pour remettre en liberté leurs enfants, frères, sœurs. Elles exigent à l’Etat congolais de les indemniser pour les préjudices subis.

Rappelons que c’était la troisième manifestation pacifique d’envergure organisées par le CLC depuis 2017 contre le troisième mandat de Joseph Kabila. Comme celle du 31 décembre 2017 et celle du 21 janvier 2018, qui a occasionné la mort de la soeur religieuse Thérèse Kapangala, cette marche du 25 février 2018 a été réprimée dans le sang par le régime Kabila.

Richard Kambale Shaumba

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